Chausson

Avant la création du parc d’activités des Marches de l’Oise, le site a accueilli un grand groupe aujourd’hui disparu, Chausson, qui était le plus grand employeur de la région. Des millions de voitures ont été  produites sur le territoire montatairien dont des véhicules mythiques. Retour sur cent ans d’histoire…

deS locomotives aux bombardiers

Le groupe Brissonneau&Lotz a installé son usine à Creil et Montataire au début du XIXe siècle, suite à la Première Guerre Mondiale. L’établissement se trouvait au côté de nombreuses industries dont l’aciérie devenue aujourd’hui ArcelorMittal, seule usine à être encore en activité.

Sur un site de 100 000m², les employés avaient pour activité principale la restauration de wagons endommagés par la grande guerre. Ils sont ensuite amenés à fabriquer des locomotives qui, grâce à leur savoir-faire reconnu, se sont exportées à l’international (Gabon, Chili, Cuba). Afin de compléter la main d’œuvre locale insuffisante, les ouvriers sont venus de Belgique puis du reste de l’Europe (Italie, Espagne, Portugal) et d’Afrique (Maghreb, Sénégal, Mali). La venue de ces travailleurs immigrés à Montataire explique la riche diversité culturelle de la ville qui compte plus de cinquante nationalités. En 1939, plongée dans la Seconde Guerre Mondiale, l’usine est réquisitionnée pour lancer la fabrication de bombardiers.

L'âge d'or : 140 000 voitures produites par an

Dans les années 1950, Brissonneau&Lotz s’est tourné vers le nouveau moyen de transport de l’époque, la voiture. Les modèles les plus emblématiques de l’automobile française des années 1960 ont été produits à Montataire comme la Floride, la 4L, l’Estafette, la R5 mais aussi l’Opel GT. Le nombre d’employés est ainsi passé de 450 à 2600 en moins de deux ans.

Durant les Trente  Glorieuses, l’usine est rachetée par Chausson dont les deux principaux actionnaires et clients étaient Peugeot et Renault. Chausson devient alors le plus grand employeur de la région avec 4800 travailleurs sur le site creillois. C’était l’époque du plein-emploi, avec une production de voitures en série. En quelques années, la production annuelle de véhicules est passée de 63 000 à 140 000.

le début d'une longue bataille

Entre 1988 et 1992, les nouvelles orientations de Renault et Peugeot se traduisent par mille suppressions d’emplois. Et un an seulement après cette vague massive de licenciements, le groupe annonce vouloir déposer le bilan. Des milliers d’ouvriers se mobilisent durant trois longues années en bloquant des trains, en envahissant la bourse… En 1995, grâce à leur bataille, ils obtiennent un plan social de 53 millions d’euros sous la présidence Chirac. Un an après, l’usine fermait ses portes.

l'après chausson

Chausson a laissé place aux Marches de l’Oise en 1998 grâce à un investissement de 14 millions d’euros pour transformer l’ancienne usine en parc d’activités. Montataire a également participé à cette reconstruction, notamment en récupérant une partie des fonciers vacants. C’est ainsi que se sont installés sur l’ancien parking de l’usine, le cinéma Pathé, le McDonald’s, le Leclerc Drive et l’Espace de rencontres dont les couleurs de la toiture reprennent les teintes exactes des voitures produites par les anciens ouvriers.