Définir la violence pour mieux lutter, informer, accompagner

LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Les violences sexistes et sexuelles auxquelles sont confrontées les femmes font la une régulièrement de la presse écrite et télévisée : les féminicides dont la triste liste s’allonge et qui auraient pu être évités peut-être, l’affaire des viols de Mazan qui a mis en lumière les horreurs répétées subies par Madame Gisèle Pelicot devenue le symbole de toutes les générations dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Les violences concernent toutes les femmes, qu’elles soient jeunes, très jeunes, plus âgées, de toutes les classes sociales : personne n’est épargné.
On pourrait penser que cela ne nous concerne aucunement et on regarde les choses de loin en pensant à tort que cela n’arrive qu’aux autres mais vous êtes-vous déjà demandé si autour de vous, quelqu’un n’aurait pas subi un jour des insultes sexistes, les agissements d’un frotteur dans les transports, une réflexion sur la longueur de sa jupe, la taille de sa poitrine dans la rue, au travail ou à l’école ?
La violence n’est pas toujours visible et les victimes ne se manifestent pas toujours par honte ou par crainte de représailles voire les deux.

Ce dossier fait le point sur les violences : Comment se définit une violence ? Quelles démarches faut-il effectuer pour signaler les faits si j’en suis victime ou témoin ? Qui peut m’aider et que risquent les auteurs ?

La violence : de quoi parle t-on ?

La violence est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant « l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès ».
La violence n’est pas que physique : elle peut être psychologique ou verbale (ignorer sa compagne à la maison en faisant comme si elle n’était pas là, hurler sans frapper pour déstabiliser l’autre, dénigrer sa compagne en disant qu’elle ne sert à rien, qu’elle est bête, jeter des objets, menacer, faire
croire à l’autre qu’il lui appartient, qu’il lui doit quelque chose, que son sort dépend de l’autre).
Elle peut être sexuelle : avoir des relations sexuelles sans son consentement c’est du viol même si on est marié ou en couple. « Non » c’est « Non ».

Où se manifeste la violence ?

Dans toutes les sphères :

  • Espace public : rue, parking …Savez-vous qu’une femme réfléchit au parcours qu’elle va entreprendre avant de sortir dans les espaces publics pour éviter les endroits sombres, les lieux isolés, trop remplis, où les espaces jugés dangereux et ceci se renforce à la nuit tombée. Savez-vous par exemple que suivre une femme pour l’intimider, c’est de la violence.
  • À l’école : par exemple, sommer une fille de faire des sciences sociales plutôt que de la science physique parce que c’est féminin, cela suppose une inexacte prédisposition naturelle pour une matière et une inaptitude pour une autre, entachant le libre arbitre, c’est sexiste et donc c’est violent.
  • Au travail : par exemple, proposer une augmentation à une femme contre des pratiques sexuelles, c’est de la violence et c’est interdit par la loi
  • À la maison : empêcher sa compagne à ne plus avoir de contacts avec sa famille ou ses ami-e-s , l’empêcher de travailler, lui prendre ses ressources et/ou ses papiers, c’est de la violence.
  • Dans les loisirs : violences sexistes et sexuelles dans le milieu sportif (abus de pouvoir d’entraineurs ou de dirigeants, injonction à l’hyper sexualisation dans le choix des tenues sportives), cyber harcèlement, cyber violences dans les loisirs numériques…

Comment je la mesure ?

Dès lors que vous vous posez des questions sur votre relation amoureuse et que quelque chose vous dérange dans la relation, c’est que cette relation est toxique.
Il existe un outil qui permet de mesurer l’état d’une relation de couple en mettant en lumière ce qu’est une relation saine, une relation à surveiller et une relation toxique et dangereuse. Cet outil c’est le violentomètre.

La loi prévoit les sanctions suivantes pour les auteurs de violences

Violences au sein du couple : Les principales infractions et les peines encourues.
Le lien conjugal au regard du code pénal est défini par l’article 132 80. Il concerne les conjoints, concubins ou partenaires liés par un pacte civil de solidarité. Peu importe que le lien conjugal soit présent ou passé. Peu importe qu’il y ait cohabitation ou non.

Comment je me fais aider ?

Les lieux de proximité

À Montataire, l’association Femmes solidaires est le premier maillon d’aide.
L’association anime des permanences d’écoute pour conseiller, orienter et accompagner les femmes dans leurs démarches.
Les permanences ont lieu les lundis et les jeudis de 14h00 à 16h00 dans les locaux de Femmes Solidaires : Espace Elsa Triolet, 92 avenue Anatole France 60160 Montataire. Les coordonnées sont les suivantes par téléphone au 03 44 27 54 08 ou par mail à femmes.solidaires60@outlook.fr.
Le dernier jeudi du mois les permanences auront lieu de 16h00 à 18h00.


La Maison des Ados est un lieu d’accueil pour les 11-21 ans pour avoir des informations sur les relations amicales et amoureuses, la santé sexuelle, les addictions. C’est aussi un lieu d’accueil pour les parents et pour les professionnel·les qui accompagnent le public adolescent.
62 rue de la République, 60160 MONTATAIRE – 03 44 64 73 22mdaoise@nouvelleforge.com
Horaires : Lundi de 13h à 17h, Mardi de 10h à 16h, Mercredi de 14h à 19h, Jeudi de 13h à 19h, Vendredi de 10h à 13h
www.maisondesados-oise.fr

À Creil, Carrefour de femmes, un espace dédié pour toutes les femmes, vous accueille au 32 place Saint-Médard.
Avec ou sans rendez-vous du mercredi au vendredi de 10h à 18h30 en continu. Accueil confidentiel, anonyme et gratuit.
03 60 35 20 50contact@carrefour-de-femmes.orgcarrefour-de-femmes.org

Fatima Boumeddane
Chargée de mission violences, intervenante sociale commissariat et à l’espace Carrefour de femmes
Tél : 03 44 64 75 89 / 06 74 67 72 02

Les numéros de téléphone utiles

Violences Femmes Info
C’est un numéro d’écoute national et pas un numéro d’urgence destiné :

  • aux femmes victimes de violences
  • à leur entourage
  • aux professionnel·le·s concerné·e·s

Anonyme et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DROM.

En cas d’urgence Vous êtes en danger immédiat

Pour contacter gratuitement la police et la gendarmerie

17

112 : Les services d’urgence européen

15 : Les urgences médicales (SAMU)

18 : Les pompiers

114 : En remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques.

Ces 5 numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.

Les applications utiles

APP-ELLES (gratuit)
L’application App-Elles permet aux femmes victimes de violences de :

  • déclencher une alerte en un seul clic ;
  • informer trois personnes de confiance de leur position en envoyant l’enregistrement de l’environnement sonore ambiant en temps réel ;
  • stocker des enregistrements réalisés (utiles en cas de dépôt de plainte) ;
  • accéder à une cartographie interactive de lieux d’accueil et de prise en charge (commissariats, gendarmeries, associations).

UMAY (gratuit)
L’application UMAY permet à ses utilisatrices et
utilisateurs de :

  • informer ses proches sur son trajet en temps réel ;
  • signaler en un clic une situation de harcèlement ou d’agression ;
  • visualiser en direct les dangers et alertes signalés pas les autres utilisateurs ;
  • trouver refuge dans l’une des 6 500 « safe places » répertoriées dans l’application partout en France grâce à une carte interactive.

TI3RS (payant)
L’application Ti3rs est destinée aux parents séparés, victimes de violences conjugales qui doivent
maintenir une communication au sujet de leurs enfants. Elle assure la sécurité des échanges grâce à :

  • une messagerie sécurisée dotée d’un filtre à messages malveillants et d’un contrôle des
    horaires des notifications des messages reçus ;
  • le téléchargement de l’historique des communications pour faciliter les démarches juridiques avec un seul document clair ;
  • la création automatique d’un nouveau numéro de téléphone pour garantir la confidentialité et ne pas divulguer de numéros personnels.

MÉMO DE VIE
Cette plateforme digitale offre un espace aux victimes de violences pour :

  • tenir un journal quotidien de leur vécu afin de permettre une meilleure compréhension future
    par les proches et les experts ;
  • centraliser et sécuriser des documents (certificats, attestations, photos, captures
    d’écran, audios) ;
  • trouver des contacts et des ressources utiles.

Des actions à Montataire sont proposées du 24 au 29 novembre 2025